Vote Blanc, Vote Nul & Abstention.
Pour bien comprendre le potentiel du Vote Blanc, il faut d’abord savoir faire la distinction avec ses voisins : le Vote Nul et l’Abstention.
Le vote Blanc
Le Vote Blanc consiste pour un électeur à déposer dans l’urne :
- Soit un bulletin blanc dépourvu de tout nom de candidat
- soit une enveloppe vide.
Voter blanc indique une volonté de participer au débat démocratique mais marque un refus des choix proposés.
Son message politique est clair et n’autorise qu’une seule interprétation :
” Aucun candidat ne me convient “
Le vote nul
Le Vote Nul est souvent le résultat d’une erreur de manipulation.
- Bulletins de vote déchirés, raturés, annotés ou griffonnés.
- Autre contenu qu’un bulletin officiel.
- Enveloppe contenant plusieurs bulletins.
Mais, il arrive également que l’électeur ait volontairement déposé un bulletin nul pour manifester son opposition aux différents choix présentés. Il rejoint ainsi, dans l’intention, l’expression d’un vote blanc.
L’abstention
L’abstention consiste à ne pas participer au scrutin, c’est-à-dire à ne pas voter. Elle exprime un désintérêt pour la vie politique mais peut être aussi la conséquence d’un empêchement à s’être déplacé le jour du scrutin. L’abstention est également devenue un acte politique consistant à ne pas se prononcer afin de montrer son désaccord : l’abstentionnisme militant.
Hélas on ne dispose d’aucun outil permettant de distinguer l’abstentionniste militant de l’électeur qui aura été empêché accidentellement, celui qui récuse le principe même de l’élection de celui qui y adhère mais refuse les candidats, celui qui vient de déménager et se retrouve mal-inscrit à 2 endroits différents de celui qui se fout totalement de la politique. Dans tous les cas, c’est le même geste électoral, le même silence, la même abstention, qui sera comptabilisée dans la catégorie dite des « pêcheurs du dimanche ».
L’autre inconvénient majeur de l’abstention est qu’elle est toujours interprétée par le pouvoir politique comme ça l’arrange, à savoir une simple non-participation, et n’a donc aucun effet sur les résultats : “L’abstention, on la déplore, et puis on l’oublie”
Les partisans de l’abstentionnisme militant défendent l’idée qu’une abstention massive aurait un impact sur le scrutin. Cette idée est un leurre puisque les règles de notre système représentatif ne prévoient pas de seuil minimal de voix pour qu’une élection soit valide (on parle alors de quorum). Il suffit d’ailleurs de regarder les derniers résultats pour constater que l’abstention est déjà majoritaire sans que rien ne change. Bien que massivement médiatisée (un hasard ?), l’abstention massive n’est rien d’autre qu’une aubaine pour celui ou celle qui sera élu(e) car il aura suffit d’une minorité d’électeurs pour faciliter son élection.
Un vote blanc massif n’aurait pas plus d’influence sur les résultats, mais il adresserait un message unifié et clair. Les électeurs s’exprimeraient d’une seul voix : “nous refusons une offre politique qui ne nous convient pas”.
Se taire n’est pas un moyen d’expression pertinent. Le seul vote contestataire qui ne profite à aucun candidat, c’est le vote blanc.
Vote Blanc et Suffrages Exprimés
Comptabiliser le Vote blanc est une chose, l’intégrer dans les suffrages exprimés en est une autre.
Pour les Citoyens du Vote Blanc, il est en effet impératif d’inclure les votes blancs parmi les suffrages exprimés pour les confronter aux scores des candidats en lice.
Exemple : Imaginons les candidats A et B et 10 électeurs.
3 électeurs votent pour le candidat A et 4 pour le candidat B,
2 votent blanc
et 1 abstentionniste qui ne vient tout simplement pas voter.
Voici les résultats avec et sans vote blanc intégré aux suffrages exprimés :
Votes Blancs NON comptabilisés comme Suffrages Exprimés
Candidat A : 3 votes sur 7 = 42,9%
Candidat B : 4 votes sur 7 = 57,1 %
Vote Blanc comptabilisés comme Suffrages Exprimés
Candidat A : 3 votes sur 9 = 33,3%
Candidat B : 4 votes sur 9 = 44,4 %
Vote Blanc : 2 votes sur 9 = 22,2 %
Certes, dans les 2 cas, la candidat B est le vainqueur de l’élection. Mais sa légitimité est bien plus faible lorsqu’on inclut les votes blancs au calcul des résultats. Le vote blanc joue un rôle d’indicateur de satisfaction sur la qualité de l’offre politique.