Parrainez le parti du vote blanc plutôt qu’aucun
A l’heure où la question des parrainages bloqués fait débat, que celle portant sur l’anonymat des parrains à été tristement tranchée, où certains candidats risquent de ne pouvoir exposer des idées novatrices au pays, j’ai lancé le 28 février dernier un ”appel aux petits candidats” qui a suscité de nombreuses réactions.
Cet appel faisait suite à la réunion du 24 février au cours de laquelle ces “petits”, méconnus des citoyens car ignorés des médias, s’étaient réunis afin de tenter de créer une sorte d’union sacrée autour d’un projet commun et cohérent. La proposition du Parti du vote blanc était claire. Pour défendre les convictions de chacun, il faut en préalable renoncer à affronter un système hermétique, bloqué par une oligarchie partisane dominante, refuser de renier des convictions et de jouer à ce jeu de dupes et donc porter sur la ligne de départ le 22 avril le candidat du Parti du vote blanc.
Si certains ont parfaitement intégré que la meilleure façon de défendre leur projet, sans qu’il leur soit demandé de négocier, sans calcul, était de suivre cette seule voie à la fois cohérente avec eux-mêmes et honnête vis-à-vis de leurs soutiens, d’autres ont fait le choix illusoire de l’alliance improbable et du calcul électoraliste, préférant ainsi leur ambition personnelle à l’intérêt général.
Mais plutôt que de condamner ceux qui veulent y croire jusqu’au dernier jour, jusqu’à la dernière minute, peut-être faudrait-il dénoncer et réformer ce système de parrainages qui interdit purement et simplement l’émergence de propositions nouvelles.
Le citoyen lambda pourrait imaginer que la France comptant 36.000 communes et environ 40.000 parrains potentiels, il n’est pas difficile de trouver 500 maires de petites communes indépendants. C’est vrai dans l’absolu mais quand on y regarde de plus près, on s’aperçoit que la réalité recouvre des intentions moins vertueuses destinées à protéger les grands partis et à éviter qu’émergent des concurrents qui viendraient manger dans leur assiette.
Que dire du cumul des mandats qui diminue le nombre de parrains possibles? Que dire de ces petites communes qui font souvent partie d’un syndicat intercommunal financé en grande partie par le département et la région, instances hautement politisées, qui peuvent facilement favoriser telle ou telle commune qui “agit bien” et assurer la réélection du maire? Tout le monde tient tout le monde, d’autant que le parrain est nommément désigné dans le dossier remis au Conseil Constitutionnel et que l’anonymat des parrains à été refusé.
Une forme de terrorisme démocratique organisé.
Que dire enfin des médias qui, en permettant que plus de 60% du temps de parole médiatique soit détenu aux 2 seuls candidats de l’UMP et du PS, fait clairement le jeu du pouvoir en place et d’un bipartisme stérile, rejeté par la grande majorité des électeurs. Le silence complice des médias ne fait qu’entretenir le désaveu grandissant entre l’électeur et ses élus.
En verrouillant la quasi-totalité des parrainages possibles, ces 2 grands partis confisquent la démocratie et usent de pratiques dignes d’organisations mafieuses et organisent en toute connaissance de cause la montée d’un vote extrême défouloir mais inutile et d’une abstention certes majoritaire mais sans pouvoir.
Je lance donc aujourd’hui un fervent appel aux maires.
Je m’adresse tout particulièrement à cette majorité d’entre eux qui a décidé de ne pas participer au débat et n’accordent leur signature à aucun des candidats déclarés. Soyons clairs! Non, la loi référendaire de 1962, modifiée en 1976, ne vous a pas donné un droit mais un devoir d’avoir à présenter un candidat! Il ne s’agit pas d’une faculté mais d’une obligation démocratique.
Vous conviendrez que l’on ne peut pas dans le même temps stigmatiser la défiance du citoyen vis-à-vis du politique, se lamenter sur l’abstention qui rôde et laisser des élus du peuple, botter en touche, en décidant de leur plein gré de ne pas exercer leur devoir. La peur des représailles partisanes ou électives, ou la coloration variée du conseil municipal sont de très mauvaises excuses, le sens d’un mandat brigué et obtenu doit conduire au courage de parrainer comme en d’autres moments.
Alors que l’on nous parle de France forte, j’en appelle à des élus courageux! Il est impératif que dans les 4 jours qui nous éloignent de la date fatidique du 16 mars, vous ayez donné votre parrainage à un candidat, quel qu’il soit.
Il est impératif que tous les citoyens se préoccupent de savoir si le maire, le conseiller général ou régional, le député ou le sénateur, a bien délivré un parrainage.
Il importe peu de savoir à qui, il importe d’être certain que cette obligation démocratique ait été remplie.
Dans le cas contraire, je vous enjoins à les y inviter, avec courtoisie et fermeté !
Stéphane GUYOT
Président du Parti du Vote Blanc